COMMEMORATION DU 11 NOVEMBRE 2025

Nous sommes aujourd’hui le 11 novembre 2025, 107ème anniversaire de l’armistice de guerre 14/18. meme si a Nouans nous le ferons le dimanche 16 novembre à 11h15, nous avons ce devoir de mémoire. Ci dessous une histoire qui s’inspire sans doute d’une dernière journée vécue par un soldat francais ,sur le front.

Le dernier jour du front

C’était le 11 novembre 1918. Le matin s’était levé gris, humide, sans rien d’exceptionnel. Dans la tranchée, on grelottait, on attendait un ordre comme les autres jours. Quatre ans que ça durait. Quatre ans de boue, de peur et de camarades qu’on ne voyait plus revenir.

Je m’appelais Louis. J’étais caporal, mais dans cette guerre-là, les grades ne valaient plus grand-chose. On était surtout des hommes fatigués, suspendus entre la vie et la mort.

Vers dix heures, la rumeur a commencé à courir : ça y est, l’armistice est signé. Personne n’a voulu y croire tout de suite. On s’est regardés sans parler, incrédules. Trop de fois, on nous avait annoncé la fin pour que ce soit vrai.

Et puis, à onze heures pile, le silence. Un silence immense, presque violent. Les canons se sont tus, d’un seul coup, comme si le monde avait cessé de respirer.

Je me souviens avoir levé la tête. Devant moi, la plaine était encore fumante, criblée de trous d’obus. Rien ne bougeait. Les oiseaux eux-mêmes semblaient figés. Un camarade s’est mis à rire nerveusement, un autre à pleurer. Moi, je ne sentais plus rien. Je crois que j’étais trop vidé pour être heureux.

Je pensais à ceux qui n’entendraient jamais ce silence-là. À Jules, fauché à Verdun, à mon frère, disparu quelque part du côté de la Marne. Tous ces visages qui me revenaient, comme dans un rêve brisé.

Alors j’ai compris que la guerre était finie, oui, mais que rien ne serait plus comme avant.

Le soir, on a partagé une bouteille. Le vin avait goût de terre et de larmes. On riait, sans trop savoir pourquoi. On riait de s’en être sortis, et peut-être aussi pour ne pas pleurer.